Dans la coll. « Commentaire scientifique du NT » publié par Labor et Fides, était paru il y a quelques années ce commentaire d’une épître apostolique qui fut l’objet de débats dans la tradition chrétienne en raison de son caractère « ectopique » : Luther, par exemple, le trouvait contraire à la théologie de Paul à propos de la justification, car Jacques semble conférer aux actes une plus grande importance qu’à la foi en Christ. Nous le présentons aujourd’hui, avec beaucoup de retard, certes, car cet attachant commentaire est l’œuvre conjuguée d’une philologue renommée, spécialiste de la littérature grecque, enseignante à la Fac. des lettres de Nice-Sophia Antipolis, auteure d’ouvrages sur la poésie et le théâtre dans l’antiquité grecque, et d’un théologien, prof. de NT à la Fac. de théol. protestante de Montpellier, auteur d’ouvrages appréciés sur les évangiles, de Marc notamment (Labor et Fides, 2002) et co-auteur de Traversée du christianisme (Bayard, 2013, cf. NRT 135, 2013, p. 670). Ensemble, ils ont scruté le texte de Jacques et démontrent ici son propos de présenter une suite authentique du Christ. Ils écrivent : « (…) il nous apparaît que l’auteur de cette épître est lui-même un théologien et un écrivain audacieux en même temps qu’inventif, sachant tirer parti de toutes les ressources et de toutes les surprises de la langue dans laquelle il s’exprime. Son texte vise à permettre un glissement de la pensée théologique conduisant ses lecteurs d’un système marqué par le judaïsme vers des représentations chrétiennes de Dieu et de la foi dans une traversée qui, à la différence de Paul, fait le choix d’une continuité assumée. Un personnage audacieux et exigeant qui subvertit aussi les codes et les logiques de la morale traditionnelle… » (p. 13s).

Ceci dit, il faut lire les 85 p. d’introd., substantielles et précises, de même que les 40 p. qui rappellent l’histoire de l’interprétation de l’épître, raccourci saisissant et fort éclairant, avant d’aborder le commentaire proprement dit, composé avec un soin et une précision remarquables. Les A. estiment que ce texte, dont ils nous offrent une traduction neuve, date de la fin du ier s. et développe une vraie christologie unifiant l’ensemble où se côtoient « la dérision, la véhémence, la gravité ou l’humour ».

Cette nouvelle manière d’aborder Jacques fait de ce commentaire un outil de haute valeur désormais incontournable pour les chercheurs comme pour les lecteurs moins avertis. — J. Radermakers s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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