C'est sous la forme d'une lecture continue et commentée, paragraphe
par paragraphe, que le Père Michel Corbin publie le traité de
Basile de Césarée Sur le Saint-Esprit. C'est en fait le
commentaire qui constitue l'apport original de ce livre. Devant des
hérésies qui faisaient de l'Esprit un ange supérieur aux autres, le
Père de l'Église d'Orient qu'était Basile évite d'utiliser à son
sujet la notion de consubstantialité élaborée pour le Fils au
Concile de Nicée (325). Parlant plus originellement en s'inspirant
de la prière liturgique de l'Église, il exprime sa gratitude pour
les dons que le Père dispense par le Fils dans l'Esprit, et il loue
le Père avec qui, de toute éternité, sont le Fils et l'Esprit.
L'Esprit, à ses yeux, est d'autant moins séparable du Père et du
Fils qu'Il éclaire en nous, comme Hôte plus intime à nous-mêmes que
nous-mêmes, «l'excès de charité» qui les a poussés à nous sortir de
la nuit pour nous conduire en leur intimité. - S. Decloux sj