L'initiation des chrétiens. De l'anthropologie à la théologie

Jean-Marie Brauns p.s.s.
Théologie - Recenseur : Gonzague de Longcamp c.s.j.

Le présent travail part d’un constat des plus pertinents. Alors que la notion d’initiation chrétienne était peu ou pas usitée avant le Concile, elle a été extrêmement vite reçue dans l’Église à partir de la publication du RICA. Mais cette réalité pose au théologien deux questions : en quoi le baptême est-il une initiation et en quoi cette initiation est-elle spécifiquement chrétienne ?

Partant de cette double interrogation, Jean-Marie Brauns se lance dans une enquête des plus minutieuses pour comprendre ce qu’est l’initiation. Au lieu de chercher une définition qui aurait tendance à plaquer des concepts sur une réalité, il choisit d’opérer par une approche par « faisceaux », en établissant une sorte de typologie des différents types d’initiation : celui des cultes à mystères ; celui de l’initiation ethnique ; celui de l’initiation compagnonnique ; celui enfin de l’initiation gnostique. Tout au long de sa 1re partie, l’A. laisse les différents faisceaux converger et apporter leur lumière particulière pour dire ce que peut être une initiation.

L’initiation provenant d’univers païens, il faut ensuite se demander ce que les sources bibliques elles-mêmes peuvent nous en dire, avant de pouvoir regarder les témoignages que nous ont laissés les Pères de l’Église, en essayant de comprendre quels sont les croisements possibles ou non entre les faisceaux détectés et la tradition chrétienne. Le fil rouge de ces pages pourrait se résumer dans la question de savoir comment l’on passe des mysteria au myterion et s’il y a, en fait, passage de l’un à l’autre ou non. Et l’A. de conclure à une indépendance des deux traditions, ce qui relance alors la question de l’origine du caractère initiatique du baptême.

L’A. tire alors profit, dans une dernière partie, des acquis de la 1re partie pour vérifier les assises anthropologiques du baptême comme initiation, avant de le situer dans une perspective théologique et sacramentelle au sens large, dans un dernier chapitre qui s’intitule « corps et mystère ».

L’A. nous offre un travail minutieux, mais dans un style extrêmement fluide et facile à lire qui donne à ces pages un caractère d’enquête. Qui plus est, l’A. est soucieux d’accompagner son lecteur en faisant des bilans intermédiaires réguliers. Un ouvrage à lire. — G. de Longcamp c.s.j.

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