L'institution des sacrements dans le Commentaire des Sentences de saint Thomas
B.-M. Perrin osbThéologie - Recenseur : Alban Massie s.j.
L'A. souligne les influences de Thomas: Albert et Bonaventure, mais aussi Aristote et le Pseudo-Denys. À partir du Philosophe, il explique la mutabilité des sacrements en affirmant que leur action doit être proportionnée aux conditions de la nature humaine. Avec l'Aréopagite, il souligne que la remontée de l'esprit vers les réalités divines se fait à partir des symboles sensibles. Reprenant Hugues de Saint-Victor, il associe la guérison opérée par le sacrement à l'illumination. Augustin semble peu présent dans les débats, hormis sa conception de la permanence de la foi chrétienne à travers les temps. Contre Bonaventure qui, parlant des rites, se fondait sur le texte des évangiles pour défendre la thèse contraire, Thomas, à la suite d'Albert, affirme un christocentrisme sacramentaire parce qu'il insiste sur la «représentation efficace de la réalité sacramentelle» (p. 590). L'institution des sacrements n'omet pas le rôle de l'Église dans la détermination des rites. De même, l'insistance sur l'humanité du Christ met à l'arrière-plan la place de l'Esprit-Saint dans l'institution des sacrements (position franciscaine). Mais Th. reconnaît une causalité pneumatique spéciale dans les changements possibles de la forme sacramentelle. Une belle thèse dont le résultat conduit à unifier l'institution des sacrements autour du Christ et de son corps. - A. Massie sj