Les thèses linguistiques de Putnam permettent de reconnaître entre «l'esprit, le monde et la société une intrication pragmatique» (p. 79); prend aussi consistance l'idée de Popper pour qui l'esprit ne se réduit ni à des éléments objectifs ni à des intentions subjectives, car il appelle un «Troisième Monde». L'institution comme telle appartient à ce «Troisième Monde». Selon Favereau, elle constitue «un ensemble de schémas normatifs permettant à la fois des mises-en-situation et des mises-en-discours des interactions pratiques entre les personnes et avec le monde» (p. 137); elle rend ainsi possible la production d'un savoir collectif, mais aussi «des structures de capacitation collective» (p. 140); ces structures constituent, selon H. Arendt, autant de formes de pouvoir. Pour Arendt, le pouvoir est moins domination d'un sur tous - ce serait là violence - que capacité d'un groupe à stimuler ses membres. L'A. développe l'idée du pouvoir lié au savoir en confrontant les thèses de Gadamer et de Habermas et en proposant, à la suite de Parsons et de Barnes, un modèle «cognitif» du pouvoir. Il entend montrer que la pragmatique importe plus que la sémantique dans la production efficace du discours. Il s'ensuit que le pouvoir, à moins de se contenter d'idéologie impuissante «à ouvrir l'espace des apprentissages» (p. 189) et de l'inventivité, doit s'appuyer «sur les savoirs distribués dans un contexte» (p. 189). - P. Gilbert, S.J.
Les thèses linguistiques de Putnam permettent de reconnaître entre «l'esprit, le monde et la société une intrication pragmatique» (p. 79); prend aussi consistance l'idée de Popper pour qui l'esprit ne se réduit ni à des éléments objectifs ni à des intentions subjectives, car il appelle un «Troisième Monde». L'institution comme telle appartient à ce «Troisième Monde». Selon Favereau, elle constitue «un ensemble de schémas normatifs permettant à la fois des mises-en-situation et des mises-en-discours des interactions pratiques entre les personnes et avec le monde» (p. 137); elle rend ainsi possible la production d'un savoir collectif, mais aussi «des structures de capacitation collective» (p. 140); ces structures constituent, selon H. Arendt, autant de formes de pouvoir. Pour Arendt, le pouvoir est moins domination d'un sur tous - ce serait là violence - que capacité d'un groupe à stimuler ses membres. L'A. développe l'idée du pouvoir lié au savoir en confrontant les thèses de Gadamer et de Habermas et en proposant, à la suite de Parsons et de Barnes, un modèle «cognitif» du pouvoir. Il entend montrer que la pragmatique importe plus que la sémantique dans la production efficace du discours. Il s'ensuit que le pouvoir, à moins de se contenter d'idéologie impuissante «à ouvrir l'espace des apprentissages» (p. 189) et de l'inventivité, doit s'appuyer «sur les savoirs distribués dans un contexte» (p. 189). - P. Gilbert, S.J.