Comme l'A., moine bénédictin à l'abbaye de Clairval, l'exprime
lui-même très clairement, le but de cette thèse doctorale
« est essentiellement négatif ». C'est « de
combattre une doctrine et d'en démontrer l'erreur » (p. 565),
à savoir l'affirmation devenue de plus en plus fréquente dans le
monde théologique selon laquelle il y aurait « une option
finale pour ou contre Dieu au moment de la mort » (p. 13).
Pour ce faire, l'A. procède en quatre étapes. Après avoir
brièvement expliqué leurs racines, les pensées de Palémon Glorieux,
de Ladislas Boros et, plus brièvement, de leur « école »,
sont exposées (1). Après avoir exposé assez honnêtement la genèse
de l'option que l'A. entend critiquer, les trois parties suivantes
sont consacrées à une réfutation en règle, philosophique tout
d'abord (2), théologique ensuite, cette dernière confrontant
l'hypothèse à l'eschatologie chrétienne traditionnelle (3) et
au nexus mysteriorum (4). La concl. générale de
ce volumineux travail, dont la référence déclarée est le Docteur
commun de l'Église, reprend les arguments développés : l'unité
substantielle de corps et d'âme, la différence entre l'homme et
l'ange, la liberté de l'homme, la vision trop positive de la mort,
l'impossibilité que la mort soit à la fois un instant et une durée,
la collusion entre le status via et
le status terminis, le témoignage de l'Écriture, les
différentes sortes de morts, le jugement particulier, l'acte de
foi in via, la prédication de la foi, l'économie de
l'incarnation, la nécessité d'une rencontre de l'âme et du
Christ-homme, les théologies du mérite, du purgatoire, du péché
mortel, des passions, de la vie morale, la pastorale dite sérieuse
de la mort et du jugement et enfin le mélange avec certaines
théories étranges. S'il faut saluer le courage de l'A. d'avoir
traité d'une telle question et rappelé la pertinence de la pensée
de Thomas (le meilleur étant dans les deux premières parties), il
est à craindre que le style, le ton et l'identification de la
quasi-seule saine théologie à celle de l'Aquinate agacent le
lecteur et desservent l'intention de l'ouvrage. - B. de Baenst