Au point de départ, le caractère apparemment «banal» que peut
prendre le mal tout autant que le bien: lors de la «shoah», le S.S.
des camps de la mort n'a fait qu'exécuter les ordres reçus; le
citoyen qui a caché des juifs «n'a fait que ses devoirs». Reste à
réfléchir sur ce qui peut faire pencher la balance du côté du bien
plutôt que du côté du mal. C'est ce que fait David Blumenthal,
professeur d'études juives à Emory University, spécialiste de la
théologie juive, médiévale et moderne, en même temps que rabbin,
chef de communauté et guide spirituel. Ayant recensé et analysé les
éléments socio-psychologiques et historiques qui peuvent intervenir
sur l'obéissance et sur l'altruisme, il s'efforce d'élaborer un
champ théorique définissant les raisons pour lesquelles les gens
ordinaires font le bien ou le mal, et il en vient à examiner les
affections, les valeurs-concepts et les enseignements de la vie
prosociale, pour se tourner ensuite vers les sources juives qui
peuvent éclairer le domaine de cette vie prosociale.
Dans le chapitre VIII, il développe «quatre recommandations
indispensables pour favoriser les attitudes et les comportements
prosociaux»: 1. admettre l'échec; 2. diffuser un enseignement
formel des valeurs, des processus sociaux et de la pensée critique;
3. enseigner des compétences prosociales; 4. faire attention au
contexte et au processus…, avant de faire entendre de nouveau «la
voix de la tradition juive». - S. Decloux sj