La cristianizzazione dell'ellenismo

Cl. Micaelli
Philosophie - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Au début du XXe s., Harnack avait écrit un retentissant Hellénisation du christianisme. Après un siècle d'études et de mises au point où brilla Daniélou, Cl. Micaelli, professeur de philologie patristique à l'Université de Macerata, à l'Est de Florence, fait le point de la situation actuelle: les penseurs chrétiens ont utilisé de façon originale et créative la philosophie grecque en adaptant son langage à de nouveaux contenus et même en élaborant de nouveaux concepts qui seront repris et développés par le néo-platonisme.
L'A. insiste longuement sur le premier de ces penseurs, Clément d'Alexandrie (150-215). Clément sort renforcé comme penseur original et même comme anticipant des notions qui apparaîtront dans le néoplatonisme. Clément est convaincu que la philosophie grecque aurait mystérieusement tiré de la révélation biblique la part de vérité qu'elle contient. Clément ne sépare pas exégèse et réflexion métaphysique sur les mystères chrétiens, quitte à être trop concordiste. Son éclectisme philosophique témoigne de son désir de faire ses choix en fonction de la seule vérité. Dieu est pour lui le seul fondement de l'éthique, de la physique et de la logique, doctrine qu'Augustin attribuera à Platon. L'harmonieuse relation établie par Clément entre hellénisme et christianisme ne va pas sans incompatibilités et incertitudes, en particulier entre la nature divine et son agir; il parle tantôt du caractère «naturel» de la bienfaisance divine, tantôt de son caractère libre et volontaire…
Origène, lui, traite surtout du concept de «principe», d'origine, pour montrer que la génération divine n'affecte pas l'unité du Principe, et en quel sens Dieu est principe ou origine du Fils et du monde. La Trinité chrétienne ne fut pas élaborée à partir des hypostases de Plotin ou de l'Un de Parménide, mais plutôt malgré eux. On devra par la suite créer l'expression audacieuse «Principe issu de Principe» pour mieux rendre le mystère trinitaire. Le monothéisme chrétien était compatible avec le monothéisme philosophique qui comportait l'idée de génération, mais pas avec le théisme ou avec le polythéisme pour lequel l'engendrement faisait toujours subir un changement.
Un dernier chapitre traite du rapport entre la volonté et l'action divines: Dieu fait-il le bien librement ou nécessairement parce que sa nature est tournée vers le bien? L'utilisation de la philosophie grecque n'a pas empêché les Pères de centrer la foi chrétienne sur le salut dans le seul Christ. La pensée de Cl. Micaelli est claire et sa thèse précise des idées qui se faisaient jour. - B.C.

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