Le Père Louis Chardon a écrit, avec cet ouvrage datant de 1647,
l'un des plus beaux textes mystiques du 17e siècle français. Son
intention était d'expliquer théologiquement les croix et les
souffrances des chrétiens à la lumière de quelques vérités
essentielles de la foi. OEuvre doctrinale, certes, mais aussi
affective car ce livre veut nous émouvoir et nous faire aimer
Jésus-Christ vivant en nous. Solidement théologale, sa perspective
insiste sur la grâce sanctifiante, anticipant quelques affirmations
de Mystici Corporis. Surtout elle pose les fondements d'une
anthropologie centrée sur la divinisation de l'homme en
Jésus-Christ. La publication de cet ouvrage par le Père Florand en
1937 est ici reprise pour l'essentiel avec la préface si riche et
si dense de cet éditeur. Comme celui-ci l'écrivait, l'oeuvre du P.
L. Chardon est irréductible à nos classifications habituelles. Bien
qu'il en reçoive les influences, il ne se rattache ni à la mystique
flamande, ni à l'humanisme dévot, ni à l'École française. Il cite
Denys, Harphius et Bérulle mais l'ouvrage demeure celui du P.
Chardon, un chef-d'oeuvre de théologie spirituelle à la lumière de
saint Thomas d'Aquin. - H. Jacobs sj