Dans la collection «Journal de Théologie» paraît en traduction
italienne le petit volume Die Frau im Christentum du théologien
allemand connu pour son franc-parler et son esprit critique. Dans
son introduction, il ne cache pas sa situation en déséquilibre par
rapport au magistère ecclésial. Son livre est un plaidoyer pour la
femme qu'il estime injustement traitée dans l'Église, et cela en
raison de présupposés - appelés «paradigmes» ou modèles - qu'il
s'attache à dénoncer afin de dégager les lignes de réforme
nécessaires. Modèle «apocalyptique juif» de la première chrétienté;
modèle hellénistico-oecuménique du monde antique; modèle catholique
romain du Moyen Âge; modèle de la raison et du progrès de l'époque
moderne… en vue d'un modèle oecuménique de l'époque postmoderne.
Telle est pour lui la trajectoire historique qu'il esquisse et
qu'il annonce dans la ligne du féminisme. Il demande une égalité
parfaite entre femmes et hommes dans l'Église, y compris pour
l'ordination et la participation à la hiérarchie. Bien documenté et
sur un ton ferme volontiers revendicateur, ce petit livre fera
réfléchir historiens de l'Église et théologiens. Emportera-t-il
leur adhésion? En tout cas, il serait bon de relire, en
contrepoint, le petit volume d'A.-M. Pelletier, Le christianisme et
les femmes (Cerf, 2001; cf. NRT [2004] 147) au ton plus modéré et
moins partial. - J.R.