Reprenons de manière globale ce que l'A. de cette belle thèse
propose comme résultat de sa rencontre avec Blondel. Le titre,
traduit en français, s'énonce comme
suit : L'eschatologie comme communion.
« L'objectif de cette recherche a été de montrer la fécondité
de la métaphysique blondélienne pour éclairer et répondre au
caractère de tension que revêtent la vie de foi et les affirmations
eschatologiques » (p. 5). Le « déjà-là » et le
« pas encore » ne sont pas plus qu'un dans une relation
« identique à l'exigence d'un magis »,
« entre ce que nous voulons, parce que nous ne le sommes pas
encore, et ce que nous devons être, parce que nous l'aurons voulu.
Il ne s'agit pas de vouloir ce que nous sommes mais d'être ce que
nous voulons » (p. 5). Pour cela, l'A. s'est servi
des figures du don, de la kénose et de la communion comme
consommation de la destinée de l'être humain à l'intérieur de
l'histoire de la relation entre Dieu et le monde. Il montre comment
la communion, telle qu'elle se configure dans la métaphysique
blondélienne, répond à ce qu'il a proposé comme consistance
eschatologique, c.-à-d. une science eschatologique de la pratique,
une eschatologie pratiquante et non à pratiquer. La communion,
comme consortium divinae vitae, représente
l'aspiration à laquelle tend tout le créé, omnia intendunt
assimilari Deo !
Y aspirer postule l'impossibilité de l'atteindre et, en
conséquence, la nécessité du don et l'exigence d'une kénose. Entrer
en elle ne signifie pas s'arrêter, mais entrer dans la dynamique de
son infinie fécondité comme un équilibre en
mouvement. - S. Decloux s.j.