La France, terre de refuge et de désobéissance civile (1936-1944). Exemple du sauvetage des Juifs. Tome III

Limore Yagil
Histoire - Recenseur : Paul Detienne s.j.
L'expression Désobéissance civile (titre d'un ouvrage de H.D. Thoreau paru en 1848) évoque spontanément le satyâgraha du Mahâtmâ Gandhi. Elle est utilisée par Limore Yagil, historienne israélienne, pour décrire l'attitude des Français qui ont contribué au sauvetage de plus de 250 000 Juifs durant la dernière guerre. Après avoir considéré l'implication des «corps de métier» (médecins, enseignants, scientifiques, artistes…) et des fonctionnaires, elle se tourne, en ce 3e et dernier tome, vers les milieux chrétiens. La hiérarchie catholique, majoritairement silencieuse, n'est pas restée indifférente. Six évêques ont riposté publiquement, en août 1942, contre les rafles: ceux de Toulouse, Montauban, Lyon, Nice, Marseille, Albi. Parmi les religieux les plus impliqués, l'A. relève les jésuites, les dominicains, les salésiens, les capucins, les franciscains (parmi lesquels l'infirmier allemand Alfred Stanke), la congrégation de Notre-Dame de Sion, les Filles de la charité de Saint Vincent de Paul que leur réseau à travers la France rend particulièrement efficaces. Dans les mouvements catholiques, l'A. note les militantes de la JOC et de la JAC. Elle répartit les pasteurs protestants en quatre groupes: les pacifiques et les objecteurs de conscience; les disciples de K. Barth; les pasteurs d'origine suisse; les aumôniers. Le rôle, important, de l'Église orthodoxe russe est mal connu. Le pasteur Boegner a manifesté dans des lettres publiques adressées à Darlan et à Pétain sa «douloureuse protestation devant la livraison d'étrangers traités comme du bétail». Les jésuites Chaillet, de Lubac, Fontoynont et Fessard ont agi «à l'encontre des directives formelles de leurs supérieurs». L'abbé Journet, suisse, est «déchiré entre son obéissance à son évêque et sa volonté d'agir face à l'horreur». Le ton de l'ouvrage est uniformément irénique. Aux errata ajouter Jules Lebreton, sj, et non pas Jean. - P. Detienne sj

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