Cette étude est la publication d'un travail de master en théologie
de l'Université catholique de Lyon dont l'A., consacrée dans la
Communauté du Chemin Neuf, enseigne la patristique à l'Institut de
Théologie des Dombes. Elle se situe de manière heureuse dans le
sillage de récents travaux sur Hilaire, en particulier ceux
présentés dans les Actes d'un congrès de 2002 (Dieu-Trinité
d'hier à demain) auxquels il est fait référence à plusieurs
reprises. Le fil rouge tracé consiste à aborder la question de
l'unité trinitaire à partir du concept de «naissance»: naissance
éternelle à partir du Père d'une part, pour rendre raison de
l'unité du Père et du Fils (1ère partie), naissance terrestre d'une
femme de l'autre, pour articuler le mystère trinitaire et le
mystère de l'incarnation et pointer comment l'événement kénotique
de l'incarnation du Fils est déjà assumé dans la vie trinitaire
(2èmepartie). L'A. relève le défi d'un commentaire qui ne soit pas
une paraphrase, tout en donnant largement la parole à son auteur.
Les questions de la possibilité d'un discours sur Dieu et de la
rationalité de la foi sont abordées à partir de la notion
d'analogie (p. 35ss) et de l'articulation entre l'économie et la
théologie. Un chapitre est également consacré à l'Esprit Saint,
tout en reconnaissant qu'Hilaire n'intègre pas forcément la pensé
de l'Esprit Saint comme personne mais plutôt dans l'économie comme
don. Relevons enfin une formule qui donnera à penser: «Le Fils
n'est qu'en tant qu'il naît de toute éternité du Père» (p. 81). -
S. Dehorter