Contemporain de saint Thomas d'Aquin (xiiie siècle), troisième
maître général de l'Ordre des Frères Mineurs, saint Bonaventure est
connu pour son recours à ce qu'il appelle la «théologie
symbolique». Ce petit livre en définit clairement la nature et la
richesse. Empruntons-lui quelques évocations particulièrement
significatives: «Spontanément, nous aurions tendance à penser que,
pour devenir un bon théologien, il faut consolider son
intelligence, et cela n'est pas faux: pour pratiquer la théologie
spéculative, l'exercice de l'intelligence est nécessaire et très
exigeant. En revanche, dans le cas de la théologie symbolique,
Bonaventure insiste sur une sorte de perfectionnement de nos sens
ou, pour mieux dire, sur une conversion de nos sens corporels afin
qu'ils se laissent diriger et habiter pleinement par l'âme. Ils
deviennent alors des sens spirituels.» (p. 35) «La théologie
symbolique consiste dans l'assomption du monde par l'homme et
culmine dans la louange et l'adoration.» (p. 91) Et encore: «La
chair du Christ est la pâture vivifiante de chacun d'entre nous,
dans la mesure où elle nous purifie, nous illumine et nous
perfectionne, c'est-à-dire nous rend semblables à elle» (p. 102). -
S. Decloux sj