Responsabilité: voilà bien un mot qui nous renvoie au fond de
nous-mêmes, à notre liberté. C'est à partir de deux penseurs juifs
(Lévinas et Jonas) que le capucin Teodore di Bella nous convie à
une réflexion sur le thème de la responsabilité.«Pour Lévinas, la
relation sociale fondée sur le don est seule à pouvoir assurer un
avenir de paix parce qu'elle s'offre au sujet avant même sa liberté
ou - mieux - elle instaure la liberté parce que nous sommes
com-promis avec le Bien avant de le choisir, com-promission dans la
'passivité' de l'accueil du don.» Ainsi Lévinas voit dans la
relation à Dieu et dans l'observance de son commandement d'amour la
source de la solidarité humaine. Quant à l'oeuvre de Jonas, la
catégorie-responsabilité trouve chez lui son sens à partir de
l'expérience de l'Holocauste et de la conscience que la révolution
scientifico-technique de la modernité n'a pas eu que d'imposants
effets positifs, mais aussi des effets collatéraux négatifs, avec
la conséquence de toute une série de problèmes complexes à
affronter, sous peine d'aboutir à une involution et à la mort. - S.
Decloux sj