La visione contraddetta. La dialettica fra visibilità e non-visibilità divina nella Bibbia ebraica
R. FornaraÉcriture Sainte - Recenseur : Jean-Louis Ska s.j.
Le volume est muni d'une liste des abréviations, d'une abondante bibliographie (p. 499-575) et de divers index (auteurs, citations bibliques, tableaux). Les deux premières parties sont assez techniques et contiennent nombre d'enquêtes lexicographiques et de tableaux récapitulatifs. Les analyses de textes, très précises, sont également émaillées de diagrammes et tableaux car l'étude est surtout philologique et sémantique. Un des présupposés de l'étude est en effet que la Bible hébraïque forme un tout homogène et qu'il est donc possible de l'étudier de manière purement synchronique. L'A. connaît les études historico-critiques et les cite à l'envi, mais il attache rarement une réelle importance aux problèmes de composition ou au contexte historique des passages étudiés. Le commentaire des textes fait par ailleurs heureusement appel à la tradition patristique, à l'exégèse juive et à la tradition mystique. Certains choix de textes et certaines orientations, comme la prédilection pour la «nuit obscure» et le feu, seront plus compréhensibles si l'on sait que l'A. est Carme déchaux. Il est aussi normal que certaines options puissent être discutées. Par exemple, les analyses de textes sont parfois rapides et peut-être trop exclusivement centrée sur le thème de la vision. Gn 32,23-33, par exemple, est avant tout un «passage», ce que l'A. reconnaît sans toutefois l'exploiter suffisamment (v. 23 et 32). La «vision» (v. 31) est une des facettes de ce passage qui transforme Jacob en Israël. La vision d'Ex 3,1-6 prend un autre tour si on remarque que le verbe «voir» revient au v. 7: Moïse s'est voilé la face et YHWH lui «fait voir» la misère de son peuple, lui «fait entendre» ses cris et lui «fait comprendre» quelles sont ses souffrances. Un détail pour terminer: l'A. considère Nb 22,22-35 comme un «conte» (fiaba), mais les personnages des «contes» sont en général anonymes ou portent des noms symboliques, ce qui n'est pas le cas de Balaam. Il ne s'agit cependant que de détails secondaires. - J.-L. Ska sj