Dans cette thèse de doctorat en spiritualité, Fernando Susaeta
Montoya se propose d'étudier le développement de la réflexion
théologique de Ch. Duquoc, OP. Le point de départ de celle-ci est
la position de Kant rejetant, pour la raison pure (laissée à
ellemême), la possibilité de prouver l'existence de Dieu. Ceci
amena Duquoc à la rencontre de la modernité, puis à un
désenchantement devant les limites de celle-ci, suivi par son
effort pour aller au-delà et aboutir dans la pénombre de la
modernité. L'A. conclut en montrant dans la spiritualité une
progression mystique dans la nuit. L'inspiration fondamentale de
Duquoc (jamais démentie, au dire de l'A.) découle de la critique
kantienne de la «preuve» de Dieu. Celle-ci n'est certes valable que
dans le sens précis où elle montre que cette existence ne peut être
la conclusion logique d'un jugement humain qui aboutirait ainsi à
un concept adéquat de l'Absolu. Ce reproche ne vaut que pour une
métaphysique et une ontothéologie basées sur un tel concept.
Heureusement, ni Duquoc ni l'A. ne se bornent à ce rejet.
Le chapitre sur le symbolisme, sans doute le plus éclairant du
livre, montre (sans vraiment le justifier théoriquement) que le
symbole permet de viser valablement Celui qui est à la fois le
Tout-Autre et le plus intime à sa créature. Étant signe réel de la
réalité qu'il annonce et cache à la fois, il permet à la
spiritualité, par la recherche intellectuelle et plus encore par la
mise en pratique, de se rapprocher de plus en plus de Celui qui
nous invite à recevoir son offre d'amour. - L. Renwart, S.J.