Le bienheureux Édouard Poppe et la Wallonie
F. Van de VeldeBiographies - Recenseur : Noëlle Hausman s.c.m.
Cette présentation réjouira tous ceux qui auraient eu le sentiment d'une sorte de confiscation «nordique» du personnage, lors de sa béatification. De fait, notre petit ouvrage met en évidence les nombreux contacts de Poppe en Wallonie, depuis son mois d'exercice militaire (Arlon, 1911), en passant par les combats et la retraite de la première guerre (Namur, Bioul), puis par la vie fugitive (Bourlers, Scourmont), jusqu'à ce qu'il retrouve ses lieux de formation à Louvain (Léon XIII), Malines, Gand. À partir de son ordination (1916), son périple est flamand (Gand, Moerzeke, Bourg-Léopold, Moerzeke), mais la connaissance qu'il a prise en Wallonie de Thérèse de Lisieux (qui ne le quittera plus) et de l'oeuvre du Père Chevrier demeureront vivaces dans l'oeuvre eucharistique, relayée par la presse catholique, d'un prêtre bientôt remarqué par le Cardinal Mercier.
L'éminent prélat écrivait, le 13 mars 1924, à celui qui devait mourir le 10 juin: «Je me permets de penser que… pour l'organisation définitive de la Croisade eucharistique, pour l'aide aussi que j'attends de vous à l'appui de la cause de la médiation de Marie, votre présence au milieu de nous reste nécessaire» (127). On sait aussi que le Cardinal, de souche wallonne, espérait résoudre avec Poppe, qui avait eu le courage de lui en écrire franchement, la «question flamande» (130) chez bien des prêtres déchirés entre leur désir de respecter la hiérarchie et leur penchant pour l'émancipation de leur peuple opprimé. La mort de Poppe porta un grand coup à de telles espérances, mais son oeuvre d'éducation populaire a marqué jusqu'aujourd'hui le catholicisme belge de cette singulière empreinte eucharistique que la vénérable Fête-Dieu ne peut à elle seule expliquer. - N. Hausman, S.C.M.