Le chrétien devant la maladie, la souffrance et la mort

Jean-Claude Larchet
Morale et droit - Recenseur : Paul Detienne s.j.
L'A., théologien orthodoxe, présente l'enseignement des spécialistes de son Église sur certains problèmes de bio-éthique (contraception, avortement, euthanasie, fivete, transplantation, clonage…) et la manière dont ils leur appliquent le principe d'économie. Il étudie les rapports de la maladie et de la mort avec le péché ancestral. Il consacre un chapitre à l'épreuve de la souffrance, qui n'est jamais la source (mais l'occasion, non nécessaire) des biens spirituels qu'on peut en retirer.
Suivant le schéma corps-âme-esprit, il traite d'abord des maladies corporelles et de leur bon usage. Il se penche ensuite sur les maladies mentales, leur origine (somatique, démoniaque, spirituelle) et leur thérapeutique (p. ex. proximité de saints, dans un monastère); il évoque les sources de la dépression, tant du point de vue de la psychiatrie classique que de celui des Pères grecs (thérapie de la tristesse et de l'acédie, à combattre par la psalmodie et la prière du coeur). C'est également à la patristique qu'il recourt pour aborder le thème de la santé, de la maladie et de la guérison spirituelles: l'ascèse corporelle (jeûne, veilles, travail) conduit à la metanoïa, qui transforme les huit maladies-passions en leurs vertus correspondantes: gastrimargie en tempérance; cénodoxie en humilité… Ainsi libéré de la philautie, l'homme atteint l'impassibilité (apatheia), qui ouvre les portes de la charité parfaite.
L'A. mentionne alors une forme de folie spirituelle: l'ignorance, ou la fausse connaissance, de Dieu. Abordant l'épreuve du trépas (et l'Office d'intercession à la Mère de Dieu avant la séparation de l'âme et du corps), il recommande, à la suite des Pères, l'exercice de la mémoire de la mort. Puis, il décrit la liturgie byzantine des funérailles et ses trois thèmes: lumière, verdure, rafraîchissement. Un dernier chapitre oppose la conception juridique du rachat (de l'Occident) à l'économie salvatrice (de l'Orient): le Christ Sauveur est le médecin de l'âme et du corps; la guérison est signe de salut. L'ouvrage est un recueil de divers articles et conférences, ce qui explique certaines redites. - P. Detienne, S.J.

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