Le pasteur kényan qui signe ce manifeste fut élu en 2003 secrétaire
général du Conseil OEcuménique des Églises. Son analyse paraîtra
sans doute, par ses sources multiples, plus sociologique
qu'évangélique, et peut-être idéologique elle aussi, en ce sens que
la colonisation se trouve à maintes reprises entendue dans ses
seuls effets dévastateurs pour les cultures indigènes - mais qu'en
était-il de la guerre, de la corruption et de la subsistance,
«avant»? Une pensée puissante se développe ici, sans magistère bien
sûr, ni, plus étonnant, guère de dialogue interconfessionnel (le
protestantisme peut-il faire abstraction d'Ecclesia in Africa, puis
de Deus caritas est?). Elle revisite le panafricanisme, la
mondialisation, le développement, les «tourments de la mort»,
l'eurocentrisme et le rôle des pauvres pour tenter une «nouvelle
vision oecuménique» où les Églises africaines n'auraient plus les
mêmes structures que celles du Nord. Une bibliographie toute
anglophone clôt un ouvrage qu'on aurait tort de négliger, à la
veille du deuxième Synode général pour l'Afrique: de re nostra
agitur. - N. Hausman scm