L'A. entend faire apparaître la correspondance entre la conception
thomasienne de l'intellectus et la doctrine du désir
naturel de voir Dieu. Participant à la perfection divine,
l'intellectus est traversé par un mouvement qui le tourne
vers sa Source. Quant au désir naturel de voir Dieu, il atteste de
l'ouverture de l'esprit créé au don de la lumière divine, reconnue
dans sa totale transcendance et sa pure gratuité. Aucune confusion,
donc, entre la nature et la grâce puisque la créature, en ce qui
constitue son essence, est ouverte au don absolument gratuit de
Dieu. Cela ne signifie pas que ce don soit hétérogène à l'esprit
puisque c'est au titre de la perfection même de ce qu'il est, que
cet esprit peut recevoir, en sa transcendance, une participation à
la propre vie divine. L'A. suit la pensée de saint Thomas, étudie
l'âme et son intellectus, examine l'idée de néant et la
métaphysique de la création, le concept de nature, la finalité
suprême de l'intelligence et le désir naturel de voir Dieu. En
complément, il considère quelques vues du P. Le Guillou et se
demande ce qu'est la loi naturelle. Hegel et tel ou tel auteur
moderne sont à l'occasion discutés mais aucun débat sur l'objet
propre du livre dans les milieux théologiques ne retarde un exposé
fidèle à saint Thomas et sensiblement influencé par J. Maritain. -
H. Jacobs, S.J.