Le prophète du vent, trad. S. Huet, G. Bergé
Stefano BiavaschiArts et Lettres - Recenseur : Dominique Lafenêtre
Le succès de ce titre interroge: les reflets velouteux du texte ressemblent fort aux éclats enjôleurs de la source où Narcisse s'est perdu. Car le «Dieu» dont Nathan désire tellement la «Connaissance» n'a pas de visage; la mort symbolique consentie par Nathan pour l'amour des siens (p. 137) n'a rien de charitable. Cet ouvrage élude en effet que la suprême Liberté, l'unique Vérité et l'expression parfaite de l'Amour se contemplent sur la Croix. Le Christ ne donne pas sa vie dans une extase évanescente mais par une mort réelle, violente et ignominieuse. Ce scandale demeure manifestement pierre d'achoppement pour les hommes d'aujourd'hui (cf. 1 Co 1,23). Une question de foi, sans doute. - D. Joseph fsj