En enseignant le pouvoir du collège des évêques sur l'Église
universelle, le Concile Vatican II authentifiait un courant
théologique traditionnel (13). Étudier la «qualité collégiale» du
Synode des évêques et sa relation avec l'exercice du pouvoir de
Pierre pourrait montrer comment l'épiscopat universel est plus
étroitement que jamais associé à la charge pastorale de toute
l'Église (19). C'est le but et le mérite de cette étude soignée,
qui examine d'abord la doctrine de la collégialité (il faut bien
employer le substantif, que le latin conciliaire n'utilise pas),
depuis Vatican I jusqu'à nos jours - avec un moment très
intéressant, à la veille du Concile Vatican II, quand
s'affrontaient les thèses monarchique, collégiale et mixte (108;
cf. 167). Décidée par Paul VI, l'institution synodale devait
apparaître comme un instrument privilégié de la communion
ecclésiale autant qu'une expression de la collégialité des évêques
avec le pape (189). La seconde partie s'intéresse au Synode des
évêques «dans le contexte de la collégialité». Le motu proprio
Apostolica sollicitudo (15 septembre 1965) est examiné dans sa
genèse conciliaire et ses suites canoniques, puis dans ses
finalités et fonctions; au terme d'une discussion serrée, qui a
passé en revue les positions les plus diverses, «il ne demeure pas
exclu que le Synode des évêques puisse exercer la fonction
délibérative, s'il plaît au Souverain pontife de procéder de la
sorte» (281). Après quoi, l'A. nous propose ses chapitres les plus
intéressants, nous paraît-il, en s'engageant sur la nature
théologique du Synode (dans le rapport primat-épiscopat): les
synodes sont représentatifs de l'Episcopat universel et confortent
la doctrine du primat de juridiction du pontife romain (285; 317;
377). Une bonne bibliographie achève ce parcours substantiel. - N.
Hausman scm