L'A., à qui nous devons déjà une Histoire religieuse de la
France contemporaine, recense ici quelque deux cents
congrégations féminines, qu'il situe dans les différentes régions
de France et dans les diverses décades du XIXe s. Après avoir
rappelé le legs de l'Ancien Régime et l'onde de choc de la
Révolution (dont sont victimes les moniales), il présente les
«pieuses filles» que sont les religieuses des campagnes (les
béates, les benoîtes…), souvent tertiaires de différents Ordres. Il
mentionne les fondatrices: Sophie Barat, Anne-Marie Javouhey,
Thérèse Couderc, Jeanne Jugan. Il distingue les congrégations
enseignantes (on a relevé jusqu'à 65% d'institutrices religieuses),
hospitalières, missionnaires… Il consacre un chapitre aux
gardes-malades, veilleuses bénévoles, qui s'éteignent à l'âge moyen
de 34 ans. Il évoque l'aide apportée aux prêtres réfractaires, les
conflits entre supérieure générale et évêque, les grandes
différences en matière de ressources financières. Il relève le fait
que, dans les régions de chrétienté où l'entrée en religion est
perçue comme une promotion sociale, jusqu'à 25% des filles restent
célibataires. Qualifiant son propre ouvrage d'«essai de synthèse
sans prétention littéraire», l'A. renvoie judicieusement le lecteur
à l'incontournable ouvrage de Cl. Langlois, Les congrégations
françaises à Supérieure générale au xixe siècle.- P. Detienne
sj