Sous ce titre accrochant, l'infatigable travailleur qu'est l'A., franciscain, doyen de la Faculté des sciences bibliques de Jérusalem, où il enseigne l'Écriture sainte et le judaïsme depuis de nombreuses années, s'est fait connaître par différents ouvrages de valeur concernant la Bible et sa lecture juive. Il nous gratifie aujourd'hui d'une étude qui vient heureusement compléter ses deux essais précédents: L'Israël de Dieu (essais sur le christianisme primitif, Jérusalem 1996) et Le judéo-christianisme, mémoire ou prophétie? (Paris, 2000).
Le présent travail s'inspire des diverses symboliques concernant Ésaü et Jacob telles que les présentent les sources juives et chrétiennes, à propos des «deux nations» se disputant dans le sein de Rébecca. Les descendants d'Ésaü sont-ils les Juifs, ou bien Rome et les chrétiens? Jacob figure-t-il Jésus? Et leur mère représente-t-elle Marie relisant Gn 25,21-23, comme l'Église qui prend sur elle le conflit entre les deux frères préfigurant les païens et les juifs présents en son sein? En prospectant l'histoire du christianisme primitif à la lumière des sources juives, et en commentant les thématiques rabbiniques dissimulées dans la première lettre de Pierre, l'A. projette une lumière nouvelle sur l'ancien texte de la Genèse pour en tirer une symbolique suggestive des relations entre judéo- et pagano-chrétiens. Tel est l'essentiel de ce livre érudit, remarquablement documenté, que l'on aimerait parfois plus décanté. Il alimentera la réflexion des chercheurs, soucieux de découvrir avec toujours plus de précision comment comprendre les origines chrétiennes à partir du judaïsme.
Une première partie du recueil groupe cinq études sur «l'Église de la circoncision», le judéo-christianisme, la figure de Joseph, les traditions concernant Jacques «le frère du Seigneur» et les Hérodiens. Une deuxième rassemble des travaux sur des thèmes théologiques inspirés de l'apocalyptique et du rabbinisme dans 1 Pierre: nouvelle naissance, ecclésiologie, souffrance et gloire, morale domestique, descente aux enfers, et un texte sur la signification de «la terre». Une troisième enfin recueille quelques symboles judéo-chrétiens: le Jourdain, le vêtement de gloire, la colombe, la palme et l'échelle, le chiffre huit, le parfum, le poisson, la porte, la pierre. Histoire et symbole s'unissent pour constituer la richesse d'une tradition et en faire percevoir les virtualités: tel est le sens du texte que nous a transmis l'Écriture, à la fois fruit et source de la tradition biblique dont héritent à la fois judaïsme et christianisme, dans deux voies divergentes. Même si ses études ne sont pas toujours suffisamment approfondies et nuancées, nous savons gré à l'A. de tracer des pistes et de nous offrir ses propres perspectives, souvent éclairantes. - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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