Les femmes dans le ministère de Jésus. De l'ombre à la lumière ?
Marie-Françoise Hanquez-MaincentÉcriture Sainte - Recenseur : Alphonse Borras
L'enjeu est de reconstruire une visibilité des femmes et du féminin. Si les deux premiers chap. portent sur l'épistémologie et la méthodologie (p. 21-64), c'est après avoir brossé un tableau différencié de la présentation des femmes dans chacun des quatre évangiles (p. 67-98) que l'A. emmène les lecteurs à la découverte des attitudes et des paroles de Jésus à l'égard des femmes et de sa position - voilà qui est intéressant - dans les différents domaines où le féminin est concerné (mariage, veuvage, divorce, pureté, etc. ; cf. p. 99-132). C'est ensuite que l'A. présente des « femmes atypiques » (p. 133-145, p. ex. la Syro-phénicienne), puis des « soeurs audacieuses » (p. 147-167, Marthe et Marie), des « femmes qui annoncent » (p. 169-184, la Samaritaine et Marie-Madeleine). L'A. traite ensuite du « disciple bien-aimé » avec un décodage féministe de cette figure énigmatique chez Jean (p. 185-206). Elle évoque par la suite le « rôle kérygmatique de femmes » (p. 207-224) avant de revisiter les femmes dans l'univers paulinien (p. 225-251) et la façon dont elles sortent de l'ombre dans les Actes et les lettres pour retomber dans l'oubli sur la fin du ier s. (p. 253-272). Au risque de dresser en définitive un tableau attendu sur la base de présupposés féministes, cet ouvrage n'en demeure pas moins interpellant pour l'Église au xxie s. Et c'est par ce biais l'intérêt de sa lecture et - pourquoi pas - des débats qu'il pourrait susciter dans les communautés ecclésiales. C'est en tout cas le sens pour aujourd'hui du point d'interrogation dans le sous-titre de l'ouvrage. L'A. entend « ré-enchanter les femmes comme l'étaient celles qui, enthousiastes, faisaient route avec Jésus, celles sur qui ont compté les premières communautés » (p. 283). Mais le protagonisme souhaité des femmes ne se vivra pas sans les hommes. Ce partenariat appelle au partage du pouvoir. - A. Borras