L'A., bien connu pour son apport sur la rhétorique biblique, se
propose de redonner leurs lettres de noblesse aux psaumes
acrostiches alphabétiques. En effet, le procédé, « vieux comme le
monde », invite ici à se pencher « sur les fonctions de
l'alphabétisme et sur la signification - que l'on peut appeler
théologique - de ce qui, à première vue, peut sembler un pur
jeu. Si jeu il y a, il s'agit d'un jeu de l'esprit, et des plus
raffinés : le jeu de la Sagesse » (p. 12). Quels sont ces
psaumes ? l'A. en compte huit, « sept plus un représente le comble
de la perfection » (p. 13) : les Ps 9-10 (9 LXX) ; 25 ;
34 ; 37 ; 111 ; 112 ; 119 ; 145. Chacun est étudié pour lui-même
selon une méthode propre à l'A. dont nous retrouvons la grande
précision : les différents passages du psaume avec leur
composition, et leur interprétation sans oublier éventuellement le
contexte biblique. Et finalement, l'ensemble du psaume est repris
selon la même méthode avec divers points qui se dégagent de
l'étude. La conclusion de l'ouvrage ouvre des horizons : « Comme
celle de l'ode ou de la ballade, l'acrostiche alphabétique est
certes une forme poétique, mais celle-ci ne dit rien par elle-même
de la composition du psaume. Chacun des huit psaumes a sa propre
organisation textuelle, différente de toutes les autres »
(p. 291). Cette forme exprime la totalité et permet de
faciliter la mémorisation. Mais on peut se demander « s'il existe
des rapports de type structurel entre les psaumes alphabétiques,
s'ils forment système (…). Il ne sera possible de répondre à cette
question que lorsque la composition du psautier aura été étudiée de
près. En attendant, il faut poursuivre l'analyse de la composition
de chacun des cent cinquante psaumes que compte le recueil » (p.
293). - V. Fabre