Élogieusement préfacé par H. Cousin (Lyon), c'est un beau grand
livre que nous offre l'Acfeb (Association catholique française pour
l'étude de la Bible), nous faisant goûter les fruits du congrès de
Strasbourg accueilli par l'Univ. Marc-Bloch en août 2007. Nous le
devons aux bons soins de deux de ses professeurs qui n'ont pas
ménagé leurs peines pour l'organisation du congrès et la
publication de ses actes. Nous y trouvons rassemblées 22
communications ordonnées en cinq parties: les ouvertures et le NT
groupant les textes des conférences, le NT et son intertextualité
résumant le travail de séminaires et une conférence publique de
clôture.Le sujet en est particulièrement intéressant, car il
traverse toute la Bible et déborde aux frontières: quelle est la
fonction des «hymnes» (au sens large: psaumes, prières,
exhortations, mémoire poétique, cantiques, pièces lyriques) à
l'intérieur du texte du NT? L'essentiel était de bien percevoir le
rôle de ces passages dans la trame néotestamentaire. Pour faire
saisir l'ampleur et la richesse de ce florilège, notons-en les
principales contributions. Tout d'abord les trois ouvertures:
Fonction des hymnes dans la littérature antique (Y. Lehmann,
Strasbourg); Finale de la Règle de Qumrân (Cl. Coulot, Strasbourg)
et surtout «l'état de la question» à partir d'Eph 5,19 (Th.P.
Osborne, Luxembourg). La fonction des hymnes dans l'évangile de Mt
(G. Claudel, Metz) et dans l'évangile lucanien de l'enfance est
traitée dans les conférences de D. Gerber et les séminaires de
Th.P. Osborne et N. Siffer (Strasbourg), tandis que le prologue de
Jn est présenté par J.-M. Sevrin (Louvain-la Neuve). Les hymnes des
lettres apostoliques sont traitées en conférences par C. Focant
(Louvain-la Neuve) expliquant 1 Co 13, Ch. Reynier (Paris) avec
Eph, E. Cuvillier (Montpellier) pour Phil, M. Gourgues (Ottawa)
avec 1 P 1-2, et les passages hymniques de l'Apocalypse par M.
Morgen (Strasbourg), tandis que J.-N. Aletti (Rome) examine les
passages du NT en prose rythmée, et que A. Dettwiler (Genève)
s'attache à Col 1,15-20. Notons aussi les séminaires «en amont et
en aval» consacrés au Cantique de Moïse (Dt 31-32) par Fr. Laurent,
à celui de Déborah en Jg 5 par R. Kuntzmann, à la prière d'Azarias
en Dan lxx 3 par J. Joosten et E. Bons, les Constitutions
apostoliques par M. Metzger et Hab 3 par Th. Legrand, tous
collègues de Strasbourg.; ajoutons-y J. Duhaime (Montréal) à propos
de Qumrân. La conférence finale par J. Duhaime sur la prière
d'action de grâce comme récit identitaire contribuant à la
structuration d'une communauté croyante est particulièrement
suggestive. Ce florilège académique, de haute valeur scientifique,
réjouira les exégètes néotestamentaires, particulièrement ceux qui
étudient la prière psalmique et sa fonction dans les Livres saints.
Les étudiants en théologie y trouveront objet de réflexion et
approfondissement du sens de l'élévation spirituelle au coeur de
l'action quotidienne: la prière comme âme de l'acte. - J.
Radermakers sj