Sans être une réédition ni une refonte de l'essai qui rendit
l'auteur célèbre (Les laïcs aux origines de l'Église,
Centurion, 1984; cf. compte-rendu dans la NRT 107 [1985]
626), le présent ouvrage reprend cette synthèse en la mettant à
jour; ainsi, des tables finales permettent de retrouver les
citations scripturaires, les sources, les auteurs modernes, des
éléments de chronologie, des repères géographiques. Pour le reste,
l'introduction met en perspective la récente instruction «sur
quelques questions concernant la collaboration des laïcs au
ministère des prêtres» (1997), jugée typique d'une situation de
blocage (18); le chapitre sur la naissance du mot «laïc» chez
Clément de Rome a été réécrit; les enjeux de la mutation des
IIe-IIIe siècles, lorsque s'est exprimée la dichotomie clerc/laïc,
ont été explicités; le rôle que des laïcs, femmes et hommes, ont pu
jouer dans les réseaux théologiques des IVe-VIe siècles ont été
développés.
Déjà incisif dans la première version, le style est devenu
percutant, presque journalistique, pour redire, à temps et
contretemps, comment cinq siècles d'histoire ont «minoré» les laïcs
dans l'Église, d'autant que les moines sont devenus clercs.
Peut-être, suggère le bilan final, les femmes (qui ne seraient,
pour l'hypothèse, ni clercs, ni laïques) indiquent-elles à l'Église
la voie d'un autre mode d'être (289), peut-être aussi la théologie
du laïcat peut-elle enfin remplacer le lourd héritage de la
distinction clerc/laïc par une réflexion plus profonde sur les
relations à l'intérieur de l'Église qui diront son mystère dans le
monde de ce temps (297). - N. Hausman, S.C.M.