Lettres ascétiques et morales, texte crit. J. Fraipont, intr., tr. et notes D. Bachelet
Fulgence de RuspeHistoire de la pensée - Recenseur : Alban Massie s.j.
Dans la lettre VII, sur la miséricorde. F. demande que l'on ne limite pas la miséricorde de Dieu: «infiniti misericordia non finitur» (VII, 9 p. 270). Manifestant l'avancée doctrinale en la matière, il affirme qu'il n'y a de péché irrémissible que celui du désespoir, la double condition pour la rémission des péchés étant l'espoir et la pénitence (on dirait aujourd'hui la contrition et la réparation).Ces lettres témoignent certes de l'idéal monastique de leur A., selon la vision de l'Église vierge et mère. Mais, dans cette gradation de l'état de vie conjugal à la consécration dans la virginité, en passant par la viduité, le mariage n'est cependant pas dévalorisé. Aux époux, F. rappelle que la foi conjugale est un don du Seigneur, ordonné à une fécondité charnelle (c'est «l'excès du désir qui entraîne la faute», I, 4 p. 81), mais aussi spirituelle, concrétisée dans le baptême des petits enfants comme dans les oeuvres de miséricorde: F. insiste sur la prière et l'aumône. C'est d'ailleurs un des charmes de ces petits traités que de présenter des points concrets indispensables à la vie chrétienne. Ce qui reste commun à chaque état de vie, c'est bien l'humilité, qui est la «vraie noblesse de l'esprit» (II, 32 p. 141).
(Coquilles remarquées: en VII, 16, l. 1, pourquoi avoir gardé l'erreur du CCL 91: non au lieu de nos? P. 14, dans le titre, lire VIe siècle et non VIIe!) - A. Massie sj