Maria nel Medioevo fra antropologia e teologia

Kari Elisabeth Børresen
Théologie - Recenseur : Pascal Ide

Cet ouvrage est, en fait, connu des théologiens ou historiens français, parce que, bien que Kari Elisabeth Børresen, son auteur (théologienne féministe morte en 2016), soit norvégienne, l’original est paru dans notre langue : Anthropologie médiévale et théologie mariale (Oslo, Universitetsforlaget, 1971). Cette traduction est enrichie de celle bienvenue d’un article paru en 1983, là aussi en français, dans la revue Concilium. La thèse centrale pourrait se résumer ainsi : la mariologie maximaliste développée dans la Tradition est liée à une vision androcentrique désormais obsolète. L’argumentation est à la fois historique et doctrinale (anthropologique). Trois théologies mariales se sont développées dans l’histoire. Pour la première, christologique, Marie est mère du Fils ; mais elle n’est Théotokos qu’au nom du préjugé androcentrique selon lequel la fonction maternelle est seulement passive. Pour la deuxième, ecclésiologique, Marie est la nouvelle Ève que le Christ s’associe dans l’œuvre du salut ; or, cette fonction auxiliaire subordonnée est encore tributaire d’une vision patriarcale dévalorisant la femme. Enfin, la mariologie des dogmes de l’immaculée conception et de l’assomption qui s’inscrit dans le prolongement de la première se fonde sur la conception surannée d’un lien entre procréation et contamination (par le péché originel). L’A. ne propose pas seulement d’en venir à une mariologie minimaliste, comme Lumen gentium en donne l’exemple, mais de se débarrasser « des présupposés androcentriques des grands conciles œcuméniques qui ont servi à verbaliser notre foi dans la Trinité et dans l’Incarnation » (p. 219).

Si l’on admire la clarté du développement, l’on reste frappé par le simplisme obsessionnel de l’argumentation qui se fixe sur les questions gynécologiques et physiologiques sans prendre en compte, p. ex., l’admirable méditation de la Tradition sur le Fiat de Marie, donc sur la profondeur de son obéissance aimante qui déboute tout androcentrisme. — P. Ide

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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