Opera Omnia XXI. Hölderlin, éd. G. Moretti
Romano GuardiniPhilosophie - Recenseur : Simon Decloux s.j.
Après l'introd. de Giampiero Moretti est reproduite une préf. de l'A., introduite en 1939 dans la 1re éd. À la base du travail accompli par Guardini (en 1939) se trouve la conviction que la poésie de Hölderlin se distingue de celle qui s'est développée à l'âge moderne. Le processus créatif s'y base - plus ou moins consciemment - sur la conception de l'oeuvre d'art autonome, qui surgit de l'impulsion donnée par une prédisposition créative. La couleur de ce type d'oeuvre d'art est déterminée par l'authenticité de l'expérience (Erlebnis) due à la pureté de l'oeil et à la précision avec laquelle l'expérience et l'image s'unissent à priori au corps verbal relatif. Cette acception ne vaut pas pour l'oeuvre de Hölderlin, puisqu'elle ne naît pas du processus créatif de l'« artiste » mais de la vision et de l'ébranlement du « voyant » (Seher). Non seulement sa parole, mais aussi sa vie, sont un témoignage du fait qu'il contemple et parle à la manière d'un « voyant ».
Le 1er cercle de son regard est « fleuve et montagne » : tout d'abord les fleuves et les mers, puis l'hymne au Rhin, les montagnes et les collines, les Alpes et le volcan, l'espace de l'existence. Le 2e cercle est l'homme et l'histoire ; le 3e, les dieux et le rapport, la nature avec Hypérion et Empédocle, avec les dernières compositions poétiques… Le 5e cercle, finalement, se centre sur le Christ et le christianisme. C'est ainsi en chrétien que Guardini offre son introd. à l'oeuvre de Hölderlin. - S. Decloux s.j.