L’A., qui a une double compétence juridique et exégétique (doctorant de l’Institut Biblique Pontifical) publie ici son mémoire de licence qui consiste en une étude minutieuse du passage des Actes consacré à la première évangélisation de la ville de Thessalonique. Après un chap. de critique textuelle, l’étude lit pas à pas le texte choisi (close reading) en s’attachant tout particulièrement à apprécier les données philologiques et historiques du récit lucanien à la lumière des sources littéraires, juridiques, épigraphiques et archéologiques. L’exposition est limpide, les opinions avancées argumentées de manière convaincante ; l’A. discute généralement les propositions déjà existantes avant d’avancer ses propres arguments pour lesquels il se réfère à des sources primaires rarement convoquées à ce niveau de précision dans le cadre d’une étude biblique. L’étude conclut à la plausibilité historique d’ensemble du récit des Actes, en fonction de ce que l’on sait de la vie politique des villes orientales de l’Empire romain, du statut de Thessalonique comme civitas libera, de l’identité et du rôle de ses magistrats appelés « politarques », de l’étendue que pouvait recouvrir le crime de « lèse-majesté » (crimen maiestatis) à l’égard du pouvoir impérial. Elle s’inscrit donc dans le sillage des commentateurs pour qui les Actes sont globalement fiables historiquement en confirmant cette ligne d’interprétation dans le cas d’Ac 17. Cela dit, elle reconnaît également, et le souligne à plusieurs reprises, que Luc suit un certain schéma littéraire et théologique visant à affiner la synkrisis entre Paul et le Christ. Suivre un tel schéma ne signifie pas créer un récit de toute pièce mais plutôt donner un cadre interprétatif aux événements historiques rapportés d’une manière tout à fait vraisemblable. — S. Dehorter