Version remaniée d'une thèse de doctorat soutenue au Theologicum de
l'Inst. catholique de Paris, mais fruit de recherches menées en
Italie, en Angleterre ou aux États-Unis, l'ouvrage cherche à
comprendre cette notion complexe de « discrétion » dont
Catherine traite dans les
chapitres ix et xi du Dialogue et
dans la Lettre 213, une « vertu »
propre à la spiritualité de l'illustre Siennoise et fort peu
étudiée jusqu'ici. La recherche parcourt quatre parties : le
problème critique de l'authenticité des Lettres,
du Dialogue et des Oraisons,
attribués à un auteur réputé illettré (les huit lettres
« originales », par exemple, proviennent de sept copistes
différents) ; l'examen du triple corpus au sujet de cette
discrétion qui s'avère à la fois prudence, lumière, connaissance,
dette (identifiée) ; la remontée vers les sources
(patristiques, thomasiennes et contemporaines) de
la discretio ; une synthèse « entre
mystique et morale » sur la discrétion, « pivot et
condition d'unité de la spiritualité catherinienne ». Ainsi,
le paiement de la « dette » apparaît comme l'acte
principal de la discrétion, « car pour Catherine, une fois que
le discernement (qui naît de la « vraie connaissance ») a
montré à l'homme ce qu'il doit faire, comment et à qui il doit
donner, toutes les opérations de l'âme sont faites dans le seul but
de « s'acquitter de cette dette » » (p. 284).
Des notes très documentées (malheureusement reportées en fin de
chap.) et une bibliographie d'une trentaine de pages montrent la
pertinence d'un travail que l'on aurait aimé, vu les pages de feu
de sa protagoniste, plus captivant. - N. Hausman scm