V. Morla donne deux raisons principales pour justifier son choix
d'écrire un nouveau commentaire sur le Ct. Tout d'abord il entend
réhabiliter une interprétation moins allégorique et plus
«charnelle» du Ct. Sur ce point, il se situe dans la ligne de G.
Garbini et d'O. Keel. En second lieu il veut mettre le texte
biblique à la portée du grand public. Deux autres commentaires sur
le même Ct ont été publiés en 2004: G. Barbiero, Cantico dei
cantici. Nuova versione, introduzione e commento, Milan, Paoline,
2004; Y. Zakovitch, Hoheslied, Fribourg, Herder, 2004. Le plan de
l'ouvrage de V.M. est celui de bien des commentaires: questions
introductives, dimension littéraire, histoire de l'interprétation
et questions ouvertes. Le commentaire lui-même propose d'abord une
traduction du passage analysé, traduction accompagnée de quelques
notes justificatives. Suit alors le commentaire. Le volume se
termine par quelques pages intéressantes sur les chants d'amour
propres à la région de Teruel (au sud de Saragosse) et qui font
partie du répertoire d'une fête célébrée durant la nuit du 30 avril
ou premier mai. Ces chants contiennent, comme le Ct, une
description de la jeune fille aimée. Un index des auteurs cités et
une brève bibliographie complètent le commentaire. Nous avons
relevé un certain nombre de coquilles, entre autres dans la
bibliographie.
Dans la section intitulée «Questions ouvertes», l'A. aborde
quelques points de grand intérêt. Il note en particulier les
différences importantes qui sépare le Ct de la littérature
sapientiale, entre autres dans la manière d'envisager la nature et
le respect de l'ordre social. Le Ct est-il d'origine populaire ou
académique? Pour l'A. les poèmes du Ct sont d'origine populaire,
mais ils ont sans doute été édités dans des milieux urbains et
cultivés. En ce qui concerne les parallèles extra-bibliques, les
textes les plus proches sont égyptiens, mais on ne peut parler
d'influence directe. Est-il possible de parler d'une théologie du
Cantique? L'A. plaide en faveur d'une réponse affirmative. L'amour
humain authentique, dans toutes ses dimensions, est une
manifestation de l'amour de Dieu. Il convient donc d'unir théologie
et anthropologie. - J.-L. Ska sj