La matière ne manquait pas pour proposer le P. de Lubac comme compagnon et guide de prière quinze jours durant. Encore fallait-il savoir sélectionner les meilleures citations dans une œuvre abondante ; l’A. y parvient admirablement. En rapprochant des citations puissantes, judicieusement retenues et puisées dans tous ses écrits, des divers thèmes successivement abordés – la Force de l’Amour, le drame du péché et de la grâce, le désir d’éternelle unité, l’appel du Christ et le combat spirituel, l’engagement des saints, l’obéissance, l’eucharistie, la souffrance, la Vierge Marie, la foi de l’apôtre Thomas, l’unité de la foi et de l’amour, de l’image à la ressemblance… –, l’A. renouvelle l’expérience que le lecteur lubacien fait toujours de l’organicité de la pensée de celui que Jean-Paul ii a lui-même qualifié de « maître spirituel ». Il le fait de surcroît en mettant en lumière la trame ignacienne de son discernement. C’est en effet un des principaux atouts de cet ouvrage de nous conduire par la voie des quatre Semaines des Exercices spirituels dans l’intelligence de la spiritualité lubacienne. Celle-ci entre autres insiste, contre un vain activisme, sur la disponibilité fondamentale à Dieu, comme dans cet extrait : « Toute activité qui mérite d’être appelée chrétienne se déploie nécessairement sur un fond de passivité. Car l’Esprit dont elle procède est un Esprit “reçu de Dieu”. C’est Dieu même, Dieu qui se donne à nous le premier pour que nous puissions nous donner à Lui, et dans la mesure où nous L’accueillons en nous, déjà, “nous ne sommes plus à nous-mêmes”. » (Méditation sur l’Église, p. 223 ; cité p. 55). — M.-G. Lemaire