Modèle de pédagogie, sans autre prétention que d'aider ceux qui
pratiquent le chant à évaluer leur expérience, ce petit ouvrage
répond évidemment à un besoin actuel (11), mais il fait mieux
encore. La première partie observe ce qui se passe du côté de
l'assemblée, en s'aidant d'un questionnaire sur «ce que l'on
ressent quand on chante dans la nef»; la deuxième partie examine
les enjeux du «célébrer en chantant»; la troisième examine les
moyens objectifs du chant d'assemblée - l'animateur, l'orgue, la
chorale, l'équipe liturgique, l'assemblée, la culture musicale de
base; la quatrième partie fait des suggestions pratiques; la
conclusion en appelle d'urgence à une prise de conscience du rôle
et de la force du chant dans la liturgie - et pour notre culture
dans son ensemble. Exemplaire dans le traitement réaliste de son
sujet, l'ouvrage l'est aussi pour les questions de fond qu'il
aborde et traite avec le plus grand bonheur: ainsi, l'écoute de la
chorale comme acte spirituel différent de l'accueil des lectures
liturgiques (110), la présence des recommençants dans les
assemblées tentées par le latin (122), le plaisir de chanter comme
rapport au mystère divin qu'on honore en se réjouissant (127; cf.
136), l'influence des messes télévisées, voire monastiques, sur les
plus humbles assemblées (174-176) - tout l'acte de chanter pour
Dieu en Église s'en trouve, même pour ceux qui ne chantent pas,
profondément renouvelé. - N. Hausman, S.C.M.