Achevé trois mois avant la mort de l'auteur (1665), édité par
Pottier-Mariès d'après la meilleure copie en 1930 et republié ici
dans un texte réexaminé de près, le dernier traité du célèbre
mystique jésuite importe à qui désire le connaître, au-delà de
l'affaire de Loudun qui le conduisit à ce silence désespéré de
presque vingt ans. Le premier livre du «traité» porte sur l'amour
de Dieu pur et parfait, le deuxième, sur le moyen de faciliter la
pratique de tout faire pour Dieu, le troisième, sur les richesses
spirituelles qui accompagnent cette pratique - ou encore, comme le
dit le Père Laux, l'objectif, les moyens, les fruits. Trois index
sont offerts à la recherche. C'est le troisième livre qui paraîtra
le plus neuf, rempli qu'il est d'allégresse pascale, d'impétuosité
eucharistique, de transports d'une mer visitant la terre en
plénitude (143). «Car la maxime est véritable: telle est l'oraison,
telle est la vie; et telle vie, telle oraison» (131). Distincte de
la voie d'élection divine spéciale, la route du courage, si
héroïquement suivie par Surin, permet elle aussi d'être rendu au
port désiré de la vie parfaite (186). - N. Hausman scm