Reflections on the Silence of God. A Discussion with Marjo Korpel and Johannes de Moor

Bob Becking
Écriture Sainte - Recenseur : Dominique Lafenêtre

Ce texte, certes déjà ancien, mérite d’être présenté aujourd’hui en raison de son actualité. En réponse au « Dieu silencieux » de Marjo Korpel et Johannes de Moor (Brill, 2011), Bob Becking rassemble huit « réflexions sur le silence de Dieu » – formulation indiquant d’emblée l’enjeu du débat. Becking (p. 1-12) résume d’abord les conclusions de Korpel et de Moor (K. et M.) puis les objections qui seront développées, portant essentiellement sur le silence de Dieu perçu comme une invitation à parler en son nom et sur le concept de silence divin comme voix de l’incommunicable. K. et M. concluent l’ouvrage (p. 169-179) en répondant à chaque interpellation.

Selon Becking (p. 13-28), les vases du Temple (Esd 1,7-11) désignent la présence effective de Dieu. K. et M. écartent l’argument : Dieu est présent, certes, mais silencieux (p. 172). Burnett (p. 29-70) trouve des indices satisfaisants dans les noms personnels liés au culte, destinés à combler le silence de Dieu. K. et M. connaissent ces références et approuvent (p. 173). Selon Dijsktra (p. 71-87) le silence de Dieu est davantage en lien avec sa transcendance qu’avec le sommeil des divinités voisines d’Israël ; K. et M. hésitent (p. 171). Dietrich (p. 89-104) explique que le silence de Dieu n’est pas une métaphore du silence humain : il dépend d’une stratégie de communication. K&M sont en désaccord (p. 173-175). Dans les livres prophétiques, explique de Jong (p. 105-126), le silence est signe de la colère de Dieu qui s’apprête à punir ; K. et M. nuancent (p. 179). Alors que K. et M. distinguaient parmi les silences les compréhensibles et les inexplicables, Sanders (p. 127-138) avance que tous les silences de Dieu sont impénétrables. Sarot (p. 139-151) prête attention aux sacrifices de Caïn et Abel, lieu textuel fondamental pour le silence de Dieu, mais négligé par K. et M. Il conclut que Dieu parle plus souvent que l’homme ne l’entend. Wetter (p. 153-167) conclut cet itinéraire en lisant le livre d’Esther où Dieu est silencieux mais agissant.

Il est toujours heureux qu’un livre important reçoive des réponses, il faut remercier Becking d’avoir ouvert un dialogue de cette qualité. — D. Joseph f.s.j.

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