En 13 courts chapitres, J.M. lance des flashes sur le thème de son ouvrage. En voici un condensé: il faut raviver la révolution amorcée par Jésus. Martin Buber († 1965) a voulu arriver à un dialogue avec les Arabes. Les chrétiens doivent encore clarifier leurs rapports avec le judaïsme. La Révélation n'est pas achevée une fois pour toutes, ce qui devrait éliminer tout dogmatisme trop raide. L. Massignon († 1962) a montré aux catholiques la voie du dialogue avec l'islam. Le dialogue interreligieux exige une bonne connaissance des autres religions et un esprit critique envers la sienne. Toutes les religions doivent renoncer explicitement au fanatisme et à la violence. H. Le Saux († 1973) a redécouvert en Inde Jésus et sa mission indépendamment de sa nature (tout comme les Apôtres n'ont découvert que peu à peu la vraie personne du Christ). Évitons d'idéaliser les autres religions, mais voyons leur vie concrète et, par exemple, le système des castes en Inde avec la situation des exclus. Th. Merton († 1968) a donné l'exemple d'un engagement audacieux au service du dialogue international. Il est malaisé de comprendre la langue des autres cultures et Rome a jugé trop hâtivement l'hindouisme, le bouddhisme et leur prière sans bien les comprendre. Avec le Concile, reconnaissons loyalement que toute religion peut mener au salut, afin d'engager un vrai dialogue avec elles, sans impérialisme spirituel. C'est au Christ et non pas à l'Église que nous devons toujours nous convertir. Il nous faut aboutir à un christianisme multiple, intégrant le façon originale les différentes cultures.
Ce sont de simples notes rapides à propos d'un programme vaste et audacieux en un domaine où la recherche en est encore à l'état embryonnaire. Il importe de permettre des tâtonnements et une grande variété d'opinions pour dégager peu à peu une orientation plus élaborée. - B. Clarot, S.J.