Dans un langage très simple, cet ouvrage d'un dominicain suisse
professeur de dogmatique à Fribourg veut présenter un sens à la vie
et rendre l'espérance à des chrétiens désemparés qui entendent
rarement parler des fins dernières. Au terme, J.B. Brantschen voit
une humanité réconciliée dans le Royaume de Dieu achevé, mais il ne
possède pas de solution pour l'achèvement du cosmos et celui des
animaux et avoue son incompétence. Son livre comporte trois
parties: «la foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l'espérance»
(Péguy); le ciel doit commencer sur terre; l'espérance d'une
réconciliation définitive. L'A. nous fait redécouvrir le
purgatoire, le jugement, l'enfer et surtout l'espérance du salut de
tous. Certes, dit-il, l'enfer demeure une possibilité-limite réelle
pour notre liberté, car Dieu ne damne personne mais respecte notre
choix de vivre sans lui; toutefois l'enfer serait aussi une défaite
pour Dieu, lui qui veut le salut de tous les hommes. Brantschen
pense que Dieu trouvera le moyen de se gagner tous les coeurs sans
violer notre liberté. Il suit U. von Balthasar et A. von Speyr dans
leur théorie étrange sur la descente de Jésus aux enfers afin de
gagner tous les damnés par la vue de son amour… C'est la folie de
l'amour divin. Mais en fin de compte, avoue Br., nous ne pouvons
que nous taire devant le mystère de Dieu. Même si l'on n'est pas
toujours d'accord avec lui, ce livre équilibré donne à réfléchir. -
B. Clarot, S.J.