Rosmini a Trieste, a Portogruaro e in Friuli. Epistolario edito e inedito

P. Zovatto
Philosophie - Recenseur : A. Pighin
Après Vatican II, les recherches sur Rosmini (1797-1855) ont pu reprendre librement en particulier en Frioul-Vénétie où l'écrivain avait compté beaucoup d'amis. Il avait même fondé à Udine une «Société des Amis» avec des prêtres rencontrés à l'Université de Padoue et qui étudiaient sa doctrine théologique et philosophique pour progresser dans l'union à Dieu. Ces amis répandaient ses idées dans les rares écoles secondaires de la région et dans les séminaires de Portogruaro et d'Udine. Au début, l'occupant autrichien favorisa ce mouvement pour renouveler la pensée chrétienne et pour contrer la hiérarchie catholique. Après 1853, les amis de Rosmini furent écartés de l'enseignement sous prétexte qu'ils favorisaient la théocratie, la supériorité de l'Église sur l'État. À Trieste, l'ingénieur Lugnani, apôtre chrétien, voulait s'opposer à la déchristianisation et demanda à Rosmini d'écrire un livre d'apologétique sous forme de démonstration irréfutable. Ce type d'écrit n'était pas du goût du théologien, qui préféra encourager son correspondant à écrire lui-même ce type d'ouvrage.
Au séminaire de Portogruaro, à 60 kilomètres au N.E. de Venise, Pujatti, professeur de philosophie, demandait des orientations pour ses cours, tandis que Zamparo désirait des directives pour l'enseignement de la religion. Ses correspondants invitaient aussi Rosmini à répondre aux attaques de Gioberti contre sa doctrine et à donner son avis sur des questions de morale, telles les lois purement pénales. Au Frioul, son ami et ex-condisciple, de Apollonia, qui animait la «Société des amis», lui écrivait des lettres amicales touchant à beaucoup de sujets. Rosmini invita ce groupe chez lui, à Rovereto au Sud de Trente et alla parfois les visiter à Udine.
En 1854, ses oeuvres philosophiques et théologiques furent mises à l'index et, en 1864, le Syllabus de Pie IX lancera la critique la plus dure contre ses idées jugées trop libérales et progressistes. En appendice, P. Zovatto donne 28 lettres de Rosmini et de ses correspondants; parmi elles, 17 sont de Rosmini et 15 sont inédites. - A. Pighin.

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