Dans le 1er tome, Bernard de Clairvaux offre à ses
frères religieux des sermons pour vivre une préparation à Pâques au
rythme de la Septuagésime (70 jours qui semblent renvoyer aux 10
commandements multipliés par 7 obstacles que les 7 dons
du Saint-Esprit lèveront). Il se réjouit de poursuivre avec les
laïcs le Carême (les 40 jours correspondant à la multiplication des
10 commandements et des 4 évangiles), sans omettre les fêtes qui le
ponctuent (naissance de St Benoît le 21 mars et Annonciation du
Seigneur le 25). Il s'agit de plonger dans le mystère pascal à la
suite du Christ et en communion avec ses frères par les moyens de
la pénitence : jeûne et prière. Ainsi, le Carême devient
sacrement, signe sacré de notre vie avec le Christ. Le septénaire
sacramentel n'a pas été finalisé - le lavement des pieds
trouve aussi sa place parmi les sacrements -, mais sa
définition s'affine avec l'héritage d'Isidore de Séville,
« secret sacré ». C'est le mystère de Dieu dans lequel,
avertis par un signe, nous sommes plongés efficacement et
réellement. Nourri de la Parole, des hymnes ou de la règle de saint
Benoît, l'auditeur est conduit à butiner l'Écriture (plus qu'à
faire l'exégèse du seul texte liturgique proclamé). Les sermons
s'agencent tel un traité.
Dans le 2e tome, St Bernard commente verset
par verset le Ps 90, Qui habitat. Ce psaume
ouvre le temps du Carême à travers la citation que le diable en
fait dans l'évangile des tentations. Son commentaire par Bernard
devient oeuvre de consolation, d'espérance et dénonciation des
manoeuvres du diable.
Les traductions des cisterciennes Marie-Imelda Hilde † (t. 1)
et Françoise Callerot † (t. 2) permettent au lecteur, même
s'il n'est pas latiniste, de goûter la beauté de la langue de
Bernard dans le texte original (édition critique de Jean Leclerc).
Le sens est approfondi par les grandes introductions et notes de
Marie-Sophie Vaujour o. cist. - R. de Bovis