Traité des sacrements. VI. L'onction des malades. Rédemption de la chair et par la chair
Jean-Philippe RevelThéologie - Recenseur : Pierre Gervais s.j.
Pour ce qui est de l'histoire du sacrement, l'A. ne peut que se référer aux travaux de A. Chavasse, incontournables en ce domaine, quitte à élargir l'enquête aux Pères grecs. C'est dans la partie réflexive de l'ouvrage que celui-ci fait oeuvre originale. Il en précise l'effet de grâce en revisitant saint Thomas et le concile de Trente d'une part et de l'autre en prêtant attention aux requêtes contemporaines, tel que Cl. Ortemann les avait mises en valeur dans son livre sur le sacrement. Cet effet ne peut être exclusivement spirituel, pas plus d'ailleurs qu'exclusivement corporel. Il ne se laisse circonscrire que dans l'étroite imbrication de l'âme et du corps dans l'épreuve de la maladie. Le sacrement procure une «grâce de réconfort». Il s'adresse à une souffrance à la foi spirituelle et corporelle (175). Il n'est donc pas réservé aux mourants, même s'il peut être donné à l'article de la mort, ce qui souligne la dimension eschatologique de la maladie et de la guérison.
L'ouvrage se termine sur de belles pages sur la configuration du malade au Christ dans sa Passion et cela précisément en vertu de la situation de maladie dans laquelle celui-ci se trouve. On peut parler à ce propos de «consécration objective de l'état de maladie», état qui relève de l'ordre naturel et humain. L'approche de l'A. est théologique. Celle-ci n'est pas sans implications pastorale comme le montre l'A.. En cela ce livre devrait intéresser tous ceux qui sont en lien avec la pastorale des malades. - P. Gervais sj