Traités I, éd. G.-M. de Durand, O.P.
Marc le moineHistoire de la pensée - Recenseur : Etienne Rousseau
Une introduction circonstanciée ouvre ce premier volume. Elle présente l'auteur et l'histoire du texte. Ensuite sont proposés et introduits les «traités»: «La Loi spirituelle» et «La justification par les oeuvres»; «La pénitence»; «Le Baptême» et «Dialogue de l'intellect avec sa propre âme»; suivront dans le second volume, la longue «Discussion avec un avocat» (21 chap.), «À Nicolas», «Le jeûne», «Melchisédech» et «L'incarnation».
À quelle époque convient-il de situer Marc? Si son identité n'est pas assurée, la période où il écrit se déploie autour du concile de Chalcédoine. Et comme le dit avec finesse le commentateur, Marc «a passé sur (cet) antiochéisme de base une couche plus ou moins épaisse de vernis alexandrin» (I, p. 33). De ses écrits, à côté d'une pensée plus organique, on trouve des «flashes», tel celui-ci: «Un homme à l'esprit humble et qui oeuvre de façon spirituelle, en lisant les divines Écritures, en aura une intelligence tournée vers lui-même, et non vers le voisin» (I, p. 75); ou ce trait: «Toute vertu a son principe en Dieu comme la lumière matinale l'a dans le soleil» (I, p. 87).
Ainsi donc, nous découvrons une spiritualité qui se nourrit de poésie, et interpelle l'esprit en tant que tel. Lecteur, que fais-tu de ta vie? Que fais-tu de ton intelligence, de ces potentialités que le Créateur a déposées en toi? Avec le sens du paradoxe, où la Parole de Dieu rebondit: «Si Paul n'avait pas été rendu aveugle quant aux sens, il n'aurait pas recouvré la vue quant à l'esprit» (I, p. 191). Le cachet de ces «pensées» demeure bien actuel et accompagnera son lecteur dans les méandres d'une réflexion et d'une époque qui gardent des têtes de pont avec la nôtre.
- Ét. Rousseau.