Encore dans la même collection et dans une perspective analogue,
voici une belle étude qui nous mène de l'ancienne prescription du
Lévitique référée au Sinaï à l'actualité du Jubilé célébré en l'an
2000. L'A., professeur d'Écriture sainte au Studium théologique de
Notre Dame de Vie à Venasque, résume ici pour nous, avec clarté et
netteté, une longue étude beaucoup plus technique qui a fait
l'objet d'une thèse de doctorat soutenue récemment à la Faculté
théologique de Fribourg (Suisse). En fait, c'est beaucoup plus
qu'un résumé, car l'A. nous rend attentifs à la manière dont le
temps de l'homme biblique structure sa pensée et sa mentalité. Il
nous fait découvrir l'essence du sabbat et le sens de l'année
sabbatique, puis le contexte social de la loi du jubilé et
l'importance de la relation d'Israël à sa terre, qui est pur don de
Dieu et non pas possession exclusive. La perspective de la
libération des esclaves et de la nécessité de la réconciliation et
du pardon pour l'épanouissement d'une vie sociale juste et ouverte,
apparaît alors dans la célébration du jubilé comme «mémorial de la
création et de la rédemption». Mais cette loi a-t-elle vraiment été
observée ou bien est-ce pure utopie? Un bref prolongement dans le
Nouveau Testament ouvre une voie d'intériorisation et trace les
linéaments d'une spiritualité «jubilaire». Nous avons là une
réflexion solide et pourtant accessible qui fera goûter à ses
lecteurs, que nous espérons nombreux, la saveur d'une théologie
biblique du meilleur cru. Même ceux qui ont vécu le grand Jubilé
éprouveront beaucoup de joie à s'y référer, et à trouver des
raisons pour effacer la dette du tiers-monde. - J. Radermakers,
S.J.