Ce livre n'esquisse pas seulement l'histoire assez brève du Royaume
d'Israël, mais aussi sa « protohistoire » et l'histoire
de Samarie, de la chute du royaume à l'époque hellénistique. Pour
la reconstruction de toute cette histoire, surtout celle de la
protohistoire d'Israël, l'A., grand connaisseur des données
scientifiques sur l'Orient ancien, se base moins sur les textes
bibliques que sur les découvertes archéologiques. Ils n'apprécient
pas Israël à sa juste valeur dans la mesure où ils sont colorés
fortement par le regard négatif de leurs auteurs judéens sur ce
peuple. Une telle reconstruction de l'histoire d'Israël n'en peut
produire qu'une image très fragmentaire, hautement hypothétique et
toujours amendable. Le livre est difficile à lire (et son anglais
est parfois défectueux), mais l'épilogue nous offre un rapport
cohérent des résultats les plus importants de l'enquête de l'A.
Elle poursuit le dessein de travaux célèbres comme ceux de
R. de Vaux o.p. et d'H. Cazelles p.s.s. Un chap.
entier est dédié à la religion d'Israël. Selon l'A., les données
archéologiques montrent que toujours, et dès le début, elle a été
monothéiste : l'adoration d'El. Les témoignages les plus
anciens d'adoration de Yhwh, dont le nom signifie davantage
que « créateur », en Israël, datent
du ixe s. av. J.-C. Ces conclusions, qui vont
à l'encontre de la tendance prépondérante dans la recherche
contemporaine, selon laquelle le monothéisme strict n'apparaît
qu'avec l'exil de Juda en Babylone, sont de la plus grande
importance, non pas seulement pour la science de l'histoire des
religions, mais aussi pour la théologie fondamentale, car elles
confirment le témoignage biblique de la révélation du Dieu unique à
Israël. - R. Jahae o.m.i.