Dans ces Approches, la méthode philosophique sous-tend en effet le discours, porté par de nombreuses démonstrations. L'intériorité est ici abordée comme un domaine « supra-religieux », à la portée des spirituels de toutes confessions. En une suite de courts chap., rédigés dans une écriture vive proche de l'expression orale, l'A. soulève bon nombre de questions tournant autour de la quête mystique.
Son parti pris est donc de considérer que « tout ce qui monte converge ». Serions-nous aux portes du syncrétisme ? Oui et non : le discours de Gandhi, qui n'est jamais loin de celui de l'A., renvoie clairement à celui du grand mystique hindou Râmakrishna, qui se disait proche de l'ensemble des fondateurs des grandes religions (on retrouve cette attitude en Inde dès Kabir, xve s.). Mais devant des questions épineuses (comme celui du statut de la personne), Lanza del Vasto suspend son discours et ne prétend pas construire une synthèse. Très influencé par le yoga, il frôle cependant un certain immatérialisme (plus proche du vedānta, voire du bouddhisme) lorsqu'on parle du monde physique : admettant la doctrine chrétienne, il soutient en même temps que le corps doit cesser d'être un obstacle au spirituel et doute que ce corps physique sera bien celui qui ressuscitera… La lecture de cet auteur comporte néanmoins bien des points de vue intéressants, justifiant à nos yeux cette entreprise de redécouverte soutenue par les éd. DDB-Artège. - G. Kirsch