Commentary on the Twelve Prophets, éd. R.H. Hill

Theodore of Mopsuestia
Storia del pensiero - reviewer : Paul Detienne s.j.
L'A., professeur à l'université catholique d'Australie, à qui nous devons déjà la traduction de plusieurs commentaires vétérotestamentaires (Genèse, Chrysostome; Psaumes, Théodoret), nous présente ici la seule oeuvre de Théodore de Mopsueste (350-428) qui nous soit parvenue dans son intégralité, en grec, le reste ayant été victime de la condamnation prononcée contre sa christologie au concile de Constantinople (553). C'est une oeuvre de jeunesse, qui stigmatise ses prédécesseurs et qui ne porte aucune trace de responsabilité pastorale. Elle est basée sur la Septante, sans référence ni à l'hébreu ni au syriaque. Représentant attitré (d'où son surnom d'Interprète) de l'école antiochienne (historique ou plutôt littérale), il se donne pour tâche «avec la grâce de Dieu d'apporter de la clarté au sens historique et d'établir les faits». Il pratique l'acribie (qui signifie précision plutôt qu'exactitude), tout en rejetant l'acribologie qui s'encombre de détails historiques, culturels et géographiques.
Il évite autant que possible la dimension néotestamentaire: contrairement à Théodoret, il affirme que c'est en Zorobabel que se réalisent les expectations davidiques (sans toutefois exclure que le Christ puisse en être la réalisation complète), ce qui lui a valu le titre péjoratif (peu attendu dans le chef d'un Antiochien) de Joudaiophron. Il refuse de reconnaître le sens christologique, même lorsqu'il est attesté par le Nouveau Testament. Il n'envisage pas le caractère symbolique du mariage d'Osée avec une prostituée. Il ne reconnaît le caractère apocalyptique ni de Joël ni de Zacharie; il ne commente même pas «le jour du Seigneur». Son approche historique, qui peut dégénérer en historicisme littéraliste, n'exclut cependant pas une certaine typologie, contre-distinguée de l'allégorie. Il trouve en Jonas des «choses nouvelles et extraordinaires» sans mettre en cause leur caractère historique, et il nous invite à ne pas nous attarder sur la manière dont le prophète a été dégurgité. Chacun des douze commentaires est précédé d'une introduction quelque peu prolixe et répétitive, mais le commentaire lui-même, habilement anglicisé, est de lecture agréable. - P. Detienne, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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