Dialogue sur l'âme, éd. P.-Y. Emery
Aelred de RievaulxStoria del pensiero - reviewer : Hubert Jacobs
Il est vrai que chez lui la pensée s'élargit, à la suite de saint Augustin, à la vie séparée de l'âme après la mort de son corps. Il s'y révèle plus classique que ses confrères et plus délibérément augustinien. En fait, il hérite des hésitations de l'évêque d'Hippone dont il expose la doctrine face à la situation nouvelle de son époque. Les cisterciens se posaient la même interrogation qu'Augustin, à savoir comment surmonter le trop abrupt dualisme reçu de Platon et trouver à penser la distinction de l'âme et du corps en sauvegardant l'unité de l'être humain et sans rien retirer de la totale différence de leur nature. Aelred opta dans cette recherche pour un «medium» entre le corps et l'esprit, et pour un «affectus», élan affectif dont la fonction médiane est l'apport aelrédien spécifique vis-à-vis d'Augustin. Pour Aelred, l'âme est principe du corps un peu comme Dieu est son principe à elle. Même là où il est original, Aelred s'inspire d'Augustin dont les citations, souvent textuelles, se retrouvent dans les notes, diligemment repérées par P.-Y. Emery. - H. Jacobs sj